Forte heureusement, il y a eu cette tempête de décembre 1999. Des milliers d'arbres arrachés par des vents d'une violences inouïe, un stock de bois dont on va bientôt avoir besoin. Car s'il y a bien une chose qui nous pend au nez, c'est que la Russie nous coupe un jour définitivement le gaz.
Et on l'aura bien cherché.
Retour sur les évènements : En septembre dernier, notre candidat à l'élection présidentielle, que Dieu le bénisse pour sa grâce et sa supériorité infinie (c'est une prière obligatoire, sinon on nous retire la carte de l'UMP et on nous colle un contrôle fiscal), relance une petite guéguerre froide, sans doute emprunt de nostalgie pour sa famille venue du froid. Nicolas nous affiche donc sa rancune personnelle envers l'URSS, sombre patrie qui causa moultes problèmes à son papa. Et pour aller au bout de sa logique, il se jeta directement dans la gueule du loup Bush, pour s'excuser de l'arrogance de la France et pour jurer fidélité au pays du grand capital. Soumission illustrée, on s'en rappelle, par une incroyable photo truquée. (c'est dommage que je ne sache pas dessiner, moi je sais comment Sarko s'est débrouillé pour avoir la même taille que Bush... )
Ces évènements m'ont inspiré les articles "Mad Sark" et surtout "Nicolas à Moscou", façon pour moi d'expliquer qu'entre la Russie d'aujourd'hui et la France, le pays communiste n'est pas du tout celui que l'on croit. Le pays des libertés non plus d'ailleurs.
J'aurais pu en rester là, et me concentrer sur cette passionnante campagne électorale (C'est bon de savoir que Ségolène a un morceau d'appart à Boulogne, que Dominique Voynet a acheté une maison dans le trou du cul du pays et que Marie Georges Buffet loue un F3 dans le 93... vraiment, le débat démocratique est au top). J'étais même prêt à aller m'entasser au milieu des 25 000 fans (70 000 selon le ministère de l'intérieur, 110 000 selon la mairie de Bordeaux) du Sarkoshow de dimanche, me disant qu'il était peut être temps de faire comme Juppé et de me réfugier derrière le plus fort, bien qu'à moi il ne m'ait toujours rien promis. Vous avez noté au passage que c'est Monseigneur Lustigier qui écrit maintenant les discours de Sarkozy, ce dernier ayant voulu se rattraper d'avoir empêcher ses fidèles de se rendre à la messe dominicale ( mais franchement, c'était un beau discours).
J'aurais pu évoquer la présence de seulement quelques minutes de MON Président à moi, Jean Louis Borloo, au sacre du ministre de l'intérieur, démontrant que les négociations entre la droite dure et la droite sociale ne sont pas terminées. J'aurais pu philosopher sur l'aspect "lénifiant" de ce congrès, à l'image de ce parti (comme j'aime le dire, premier parti politique bolchévique de droite), mais d'autres l'ont déja fait. J'aurais pu enfin me féliciter d'être parmis les quelques 5000 militants (2% de 250 000 votants) qui ont résisté aux pressions internes.
Mais je préfère me pencher sur ce qui est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup (je ne sais pas ou je vais trouver tout ça).
Les faits sont les suivants : Tôt le matin, une cinquantaine de policiers, dont des agents d'Interpol, interviennent dans trois des plus grands hôtels de la station : Le Byblos, Le Lana et Les Airelles, tous des 4 étoiles luxe. Leur cible : le milliardaire russe Mikhaïl Prokhorov, 41 ans - 89e fortune mondiale en 2006 selon le magazine américain Forbes avec 7,6 milliards de dollars - mais aussi son entourage, de charmantes jeunes femmes en provenance de Russie et d'autres hommes d'affaires de Moscou venus passer le Nouvel An russe dans la très sélecte station savoyarde. Au total, 26 personnes sont interpellées et conduites à Lyon au siège du Service régional de la police judiciaire (SRPJ) où elles sont placées en garde à vue.
Heureusement, tout le monde a été relaché rapidement.
Le même jour, Nicolas Sarkozy donne sa dernière conférence de presse en tant que ministre de l'intérieur. Après une véritable orgie de chiffres, il se lance dans son sport favori : Les questions des journalistes. Tout se passe plutôt bien, la conférence touche à sa fin, lorsque Nicolas, impayable, se tourne vers une petite journaliste bonnasse, et donc ne peut s'empêcher de lui donner la parole. Manque de chance, c'est une russe. Le ministre de l'intérieur est questionné sur l'arrestation du milliardaire, il n'a pas l'air au courant, se renseigne auprès de ses sbires après avoir lancé la première phrase qui fache : "Je ne sais pas chez vous, mais chez nous, le ministre de l'intérieur n'est pas au courant de toutes les arrestations". Puis ne sachant toujours pas quoi répondre, pris au piège, Sarkozy dit ensuite "En voilà un qui voulait faire plaisir à ses amis". Je rappelle que dans cette affaire, on parle quand même de proxénétisme....
Proxénétisme... n'importe quoi !
Soit on découvre la vie : "Quoi ?! Y'a des femmes qui couchent avec des hommes pour se faire payer des sacs Vuitton ?!! Quelle horreur !" Soit on est dans l'hypocrisie la plus totale. Car à ce petit jeu, on pourrait mettre aussi en garde à vue l'ensemble de l'Assemblée Nationale, une grande partie du Gouvernement, et toute la Nomenklatura de notre pays. En taule aussi les saoudiens du 8ème arrondissement de Paris, tant qu'on y est. Impossible de faire liste exaustive. Enfin quoi ! On n'est pas des enfants. Tout le monde sait que dans un milieu de gens fortunés, il y a toujours une brochettes de petites meufs qui cherchent au mieux le prince charmant, au pire un agréable moment tous frais payés. Je ne dis pas que j'approuve, mais on ne changera pas le monde. Un film a même été fait sur ce sujet : "Hors de Prix" avec Audrey Tautou et Gad Elmaleh.
Cette affaire est une fois de plus une attaque anti russe... peut être la fois de trop.
Nicolas Sarkozy a beau faire semblant d'être surpris, j'ai du mal à croire que l'on arrête la 89ème fortune de la planète sans en avertir le ministre de l'intérieur. Et même, sans son accord. La presse et les médias russes d'ailleurs ont mis sur le dos de Sarkozy cette nouvelle attaque anti russe, et de nombreux députés de la Douma parle d'une nouvelle manipulation anti Poutine du candidat UMP.
Il ne faut pas se voiler la face : Si Sarkozy est élu, il y aura une véritable confrontation diplomatique avec la Russie, les français vivant là bas risquant d'en être les premières victimes.
Autre dommage collatérale, les stations touristiques : Demandez aux commerçants et aux hoteliers de Courchevelle se qu'ils pensent de tout ça : Une catastrophe pour eux. Avec la perspective de perdre une clientèle qui dépense des millions d'euros par jours. Car nulle doute que la prochaine fois, Mikhaïl Prokhorov ira dépenser sa fortune en Suisse, ou en Italie. C'est l'économie de toute une région (que l'on peut étendre jusqu'à la Cote d'Azur) qui est menacée.
Encore une fois, autant d'irresponsabilités de la part d'un type qui veut être Président de la République ne rassure pas.
Nicolas Sarkozy se plait à rallumer une guerre froide qui n'a pas lieu d'être. L'amitié en la Russie et la France, tout comme l'amitié entre les Etats-Unis et la France, est un acquis de longue date.
Acquis qui sera totalement remis en question si le président soviétique de l'UMP s'installe à l'Elysée.