Et de 4 !
Sébastien Loeb a remporté son 4ème titre de champion du monde.
Le 4ème consécutif !
Pourtant, celui qui est considéré par ses pères comme le meilleur pilote de rallye de tous les temps est quasiment un inconnu dans son pays... la France.
Alors que Platini était l'idole de toute la jeunesse française, un autre grand champion faisait référence dans sa catégorie. Un as, un patron, un génie.
A l'époque, sa discipline faisait encore réver, mélange de glamour et de haute technologie.
Je parle bien sûr de Formule 1, et du seul pilote français à ce jour qui a été sacré champion du monde (4 fois !), Alain Prost.
C'était la belle époque du sport automobile. Loin du formatage d'aujourd'hui, des réglementations compliquées et des contraintes d'études de marché.
Les écuries pouvaient s'essayer à toutes les prouesses techniques, les pilotes avaient un caractère bien trempé (il faut dire qu'ils n'avaient pas l'âge de porter des couches culottes comme ceux de maintenant), et la lutte sur la piste se terminait le plus souvent dans les paddocks. Prost et Senna resteront la référence du duel acharné entre deux champions.
Le sacre d'Alain Prost fût la consécration d'une période bénite pour tous les amoureux du sport automobile de notre pays. Parfois, le tiers des participants d'un grand prix était français. Beltoise, Arnoux, Tambey, Laffite, Pironi, Jabouille... et Prost bien sûr. Voilà pour les meilleurs d'entre eux (j'en oublie sûrement).
Ensuite... plus rien. Le vide absolu. Panis et Alesi n'ont pas su prendre la relève. Et aujourd'hui, il n'y a même plus de pilote français en Formule 1.
Que s'est-il passé ?
Le cas de Sébastien Loeb confime malheureusement ce que je pensais.
Pourtant, le rallye possède toutes les qualités pour être une discipline populaire. Contrairement à la F1, beaucoup de passionnés peuvent s'essayer à la pratique du rallye. Il suffit d'avoir une petite voiture performante, et de s'inscrire à des étapes régionales. Ensuite, le talent fait le reste.
Sébastien Loeb aurait du alors bénificier de la popularité d'un Zidane. Ou au moins d'un Prost dans les années 80.
Mais non... aucune médiatisation. A peine quelques images le jour de son sacre.
Et en parrallèle, on apprend que 2500 nouveaux radars vont être installés sur les routes de France. Que la place de la voiture est de nouveau remise en question à Paris (même à droite !), que l'écotaxe va viser les grosses cylindrées au lieu de s'attaquer au vrais pollueurs automobiles (les camions, les diesels et les voitures les plus anciennes). Bref, que la politique anti voiture bat son plein.
Voilà le tort de Sébastien Loeb.
Etre un virtuose d'une discipline politiquement incorrecte.
Voilà également la raison de l'absence de pilotes français en Formule 1.
L'Automobile, objet de rêve, chef d'oeuvre pour passionnés, bijou de technologie, source de plaisir et de sensations, est un bouc émissaire.
Celle qui s'est retrouvée malgré elle politiquement incorrect est victime du politiquement mauvais.
Mauvaise formation des conducteurs, mauvaise orientation industrielle (20 ans de diesel, l'absence de micro car sur le marché mise à part la trop chère Smart), mauvaise aménagement des voieries, mauvaise politique des transports...
Passionnés d'Automibile, resistons à cette stupide pensée unique.
Et espérons qu'un jour, Sébastien Loeb fasse enfin réver la jeunesse de notre pays.