Après quelques mois de débats souvent agités au sein du Bondy blog, après l'expérience d'un petit parcours dans un parti politique, et au vue des réactions surprenantes sur mon blog à moi, je commence enfin à réaliser l'état de la démocratie française.
C'est plutôt une confirmation.
J'ai écrit trois romans dans lesquels je croyais avoir imaginé un contexte politque qui en fait existe déja. D'où leur non publication...
Bon, ce n'est pas le sujet.
Je ne sais pas si je dois me qualifier de naïf, d'utopique ou plus simplement d'idiot profond, mais j'ai cru un instant qu'il était possible d'exprimer librement ses idées et de les confronter avec d'autres, dans un respect mutuel et une réelle volonté de faire bouger notre vieux pays.
J'ai cru que je pouvais discuter librement des erreurs de la gauche avec la gauche, et des erreurs de la droite avec la droite.
J'ai cru que je pouvais, en France, en 2006, être fier de mon identité politique sans être confronté aux moqueries, insultes et autres caricatures débiles.
Enfin j'ai cru que nous pouvions (avec ma partenaire de choc) marquer nos différences, persuadés que ces différences seraient un atout pour la famille politique que nous voulions rejoindre.
Ahahahah !!! (c'est le rire à la fin de "thriller" de Michael Jackson).
Je peux dire maintenant, sans aucun doute, que la France est constituée de petites cases dans lesquelles il faut impérativement rentrer pour se faire accepter.
Et pourtant.
Je déteste le Sarkozy de Cachan autant que j'admire celui de l'université d'été de Marseilles.
Je déteste l'immobilisme de Chirac autant que j'admire ses prises de position et son envergure au sein de l'ONU, à commencer par le dossier irakien.
Je déteste le Villepin de Clearstream autant que j'admire son courage face à l'adversité.
Je déteste la gestion de Jospin premier ministre autant que j'admire l'homme de conviction.
Je déteste le vide absolu de Ségolène Royal autant que j'admire sa formidable campagne de communication.
Je suis déçu du fonctionnement de l'UMP autant que je suis heureux d'y avoir rencontré des gens formidables.
Je déteste l'abus du système par les grands patrons autant que je suis un fervant défenseur du libéralisme économique.
Je prie pour la survie d'Israël autant que je prie pour la création d'un Etat Palestinien, et surtout l'application du Pacte de Genève.
Je soutiens évidemment le droit d'Israël à se défendre autant que je condamne son intervention au Liban.
Je déteste la stupidité de Bush autant que j'admire son... sa... non, rien.
Ca marche pas avec lui.
La liste pourrait être encore longue, mais je ne veux décourager les quelques lecteurs qui sont arrivés à ce niveau de l'article.
Alors d'accord !
Je vais moi aussi rentrer dans une case (je sais pas encore laquelle) et accepter que la France soit ainsi ancrée dans ses certitudes.
Dans cette perspective, je préfère alors que nous gardions notre système monarchique.
Gardons aussi notre Roi (car Chirac président est plutöt moyen, mais il est un excellent Roi) et laissons-le à l'Elysée en 2007, jusqu'à qu'il désigne enfin son dauphin pour 2012.
Je vais stopper ma participation à un débat démocratique imaginaire, au Bondy blog, mon blog va devenir un recueil de poèmes et je ne vais plus écrire que des histoires d'amour à deux balles ou des romans de torturé comme ceux qui sont édités toute l'année.
Alors vive la monarchie et vive le Roi.
Non, je déconne.
Tant que je serais en vie, je continue à dire ce que je pense.
Et vos commentaires sont les bienvenues (c'est sincère).